Blog /

Dimanche 16 février.

Premier bus Bolivien en direction de Potosi, ville impériale et principale source de revenus de l’empire colonial espagnol (le cerro rico fût la plus grosse mine jamais exploitée dans l’histoire de l’humanité). Les mines sont toujours en activité mais plus pour très longtemps. Le paysage sur la route est superbe et nous avons droit à une pause déjeuner où je peux découvrir le fromage de chèvre local vendu par une gentille habitante de ce village perdu dans la campagne Bolivienne. (premier vrai fromage depuis que je suis parti!! Vive la Bolivie)

Photos prises à la pause déjeuner et sur la route
Arrivée à Potosi assez surprenante… Aujourd’hui le carnaval bat son plein et le but du jeu est de lancer des bombes à eau et de s’asperger de mousse! J’arrive avec Wolfgang et Julie, couple Autrichien rencontré à Uyuni, en tant que gringos nous sommes des cibles privilégiées et nous sommes très contents de trouver refuge dans notre hôtel en plein coeur de la ville (et donc du carnaval). Après avoir pris possession de nos chambres, nous ressortons avec Wolfgang bien décidés à en découdre! Nous trouvons une vendeuse à qui nous achetons des bombes à mousse mais nous sommes déjà pris pour cibles. Une fanfare parcourt le centre ville qui ressemble à un véritable champ de bataille. Une ambiance complètement folle! Notre progression est difficile, des enfants nous suivent en riant et en nous aspergeant de mousse, des ballons d’eau nous touchent depuis des positions non identifiables, les gens doivent nous prendre pour des fous (les seuls blancs dans une foule compacte de locaux). La plupart nous regardent en souriant ou rigolant, même les policiers se moquent de nous.
Repli stratégique vers l’hôtel en prenant soin d’éviter la place principale! Ouf… Pourquoi on est ressorti au fait?

Fin de journée tranquille, les rues sont maintenant calmes et nous allons tranquillement manger. Lendemain matin petite promenade en ville et visite de la cathédrale, j’arrive avant la fermeture du midi et j’ai le guide pour moi tout seul! Visite très intéressante avec un guide génial qui m’a tout expliqué avec tout un tas de quiz! Las colomnas son de estilo … « baroque? » Muy bien Christophe!! En me tapant dans la main!

J’ai aussi pu monter dans le clocher d’où il y une belle vue de la ville (ascension difficile, je dois reprendre mon souffle après une 30aine de marche… 4100m d’altitude ça se ressent quand même!)

Au fond c’est le cerro rico

Déjeuné avec trois françaises rencontrées à l’hôtel et après-midi tranquille à laisser passer la pluie. Nous irons plus tard visiter les mines de Potosi… Grande question : n’est-il pas un peu étrange d’aller voir des mineurs qui se détruisent la santé en travaillant dans des conditions très difficiles? Tout d’abord il faut savoir que les agences qui organisent ces visites reversent une partie des bénéfices aux mineurs et ce sont d’anciens mineurs qui guident les touristes. Nous visiterons d’abord une usine de traitement du minerai,

Ainsi que le marché où les mineurs achètent leur équipement (Il est de coutume d’acheter des choses utiles aux mineurs qui leur seront distribuées dans la mine) Chose marrante, n’importe qui peut acheter de la dynamite avec son détonateur et sa mèche pour la modique somme de 2€! La visite se fait dans les mêmes conditions que les mineurs, nous respirons le même air pollué (nous avons quand même de légers masques, certains mineurs ont des masques professionnels, d’autres non…)

L’entrée dans la mine se fait par une galerie permettant de se tenir debout avec des rails pour évacuer le minerai par chariots, dans cette partie il faut faire très attention car les chariots sont propulsés depuis l’autre bout de la galerie, seuls quelques renfoncements permettent de se mettre à l’abri pendant leurs passages (et une tonne lancée à une vingtaine de km/h ça peut faire mal!)
Nous nous arrêtons devant el Tio le dieu de la mine, sorte de diable auquel les mineurs font des offrandes puis nous descendons vers les niveaux inférieurs.

C’est maintenant de la spéléologie et il n’est pas si évident d’avancer (la qualité de l’air, l’altitude et l’enfermement rendent la progression impossible pour certains).
En bas les mineurs creusent la roche au marteau pneumatique et y enfilent des bâtons de dynamite pour ensuite récupérer les gravats et les remonter au niveau des chariots (avec beaucoup de reprise de charge rendant le travail difficile)

Gringo en action…!

Nous aurons le temps de discuter avec quelques mineurs, certains travaillent très jeunes et y restent toute leur vie… D’autres y travaillent quelques années en étudiant à côté et réussissent à changer de métier. Certains étaient curieux et voulaient savoir ce que nous faisions de nos vies. Une expérience qui fait en tout cas réfléchir et nous rappelle notre chance d’être nés en France…

Avant de partir j’irai aussi visiter le musée de la moneda, Petit rappel historique de la puissance de la ville durant les premières années d’exploitation. Environ 30ans où l’argent et l’or (entre autre) se ramassaient sous leur forme native! Une belle collection de tableaux religieux, d’objets en argent et de minéraux.

La virgen del cerro, intrusion de la religion catholique dans les croyances des indigènes en la pachamama

Explication de l’évolution des monnaies issues de Potosi (environ 20% de l’argent se transformait en monnaie, l’autre partie était expédiée en Espagne)

Ils ont également conservé les machines qui permettaient de créer la monnaie.

Départ de Potosi avec Aurore, nous arrivons au terminal de bus et des vendeuses de tickets nous sautent dessus et nous crient des prix pour aller à Sucre! Devant notre calme apparent elles feront baisser leurs prix d’un quart avant que nous n’abdiquions… (15 bolivianos le voyage soit 1,5 €!) L’énorme terminal est vide et des cris de destinations résonnent, ambiance improbable de fin du monde…